- briffer
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• 1530; du rad. onomat. brf-1 ♦ Vx Manger gloutonnement. ⇒ bâfrer.2 ♦ (1628) Fam. Manger. ⇒ becter, bouffer.⊗ HOM. Briefer.⇒BRIF(F)ER, (BRIFER, BRIFFER)verbe trans.Pop. Manger avidement et gloutonnement. Commencer à briffer, pouvoir briffer, aller sans briffer. Synon. arg. bâfrer, bouffer. En brifant les hors-d'œuvre (COLETTE, La Vagabonde, 1910, p. 5) :• C'était le paradis sur la terre, Villeneuve. Bien que pour douze sous on n'eût pas bien gras à briffer. Les gens sont maigres par ici, mais c'est la terre.ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 93.Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle. 2. Sur le rad. du verbe a été formé le subst. masc. briffeton ,,pain`` (ESN. 1966), qui appartient à l'arg. des soldats; cf. bricheton.Prononc. et Orth. Dernière transcr. dans DG : bri-fé. Pour la graph. avec 2 f, cf. brife. Étymol. et Hist. 1530 briffer « manger gloutonnement » (PALSGR., p. 549); qualifié de ,,bas et populaire`` dans Ac. 1718; 1635 brifer (MONET, Invent. dans GDF. Compl.). Dér. du rad. onomatopéique brf-, v. brifaud; dés. -er. Fréq. abs. littér. :7.DÉR. Brifaud (ou brifaut), subst. masc. a) Personne gourmande qui mange gloutonnement. b) Vx. Nom d'une race de chien de chasse (cf. JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 4, 1813, p. 168). Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798. — Seule transcr. dans LITTRÉ et DG : bri-fó. Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, LITTRÉ, Lar. 20e et QUILLET 1965 admettent brifaud ou brifaut. Ac. Compl. 1842 et BESCH. 1845 consacrent à briffau une vedette de renvoi à brifaud. Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. enregistrent brifaud, brifaut et autrefois briffau. GUÉRIN 1892 donne brifaud, brifaut ou briffaut. DG et ROB. notent uniquement brifaud. — 1re attest. ca 1223 « glouton » (G. DE COINCY, Mir. Vierge, 662, 578 dans T.-L.); prob. dér. du rad. onomatopéique brf- exprimant le bruit de la bouche de celui qui mange gloutonnement, avec voyelle i, suff. -aut (-aud). — Fréq. abs. littér. : 1.BBG. — RIGAUD (A.). La Vraie Cour des Miracles. Vie Lang. 1969, p. 396. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 4, 169, 293. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 435.briffer [bʀife] v. intr. et tr.ÉTYM. 1530; d'un rad. onomatopéique, évoquant la gloutonnerie. → Briffaud.❖1 Vx. Manger gloutonnement. ⇒ Bâfrer.1 Oh ! le bon appétit ! Tenez, comme il briffe.2 (1628). Fam. Manger. ⇒ Becqueter, 2. bouffer, brichetonner, briffetonner. → Bricheton, cit.; goinfre, cit. 2.2 Y a pas à dire, c'est les derniers clops. Et les Frisés n'ont pus (plus) qu'dalle. Y a pus grand chose à briffer. Pus de fumée. Pus de becqueter.Jean Genet, Pompes funèbres, p. 57.3 Calme-toi pépère tu me flanques les foies prends tes petites images bien doucement ma parole t'as briffé du céhéresse (du C. R. S.) […]Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 83.REM. On écrit parfois brifer.❖DÉR. Briffe, briffeton, briffeur. — V. aussi Briffaud.HOM. Briefer.
Encyclopédie Universelle. 2012.